S'approprier les attributions SSCT du CSE et renforcer les liens avec les salariés - Retour d'expérience d'une structure d'aide à domicile

Dans cette structure d’aide à domicile les membres du CSE ont souhaité être accompagnés par un binôme Aract-Uriopss pour progresser dans le portage de leurs attributions Santé, Sécurité, Conditions de Travail (SSCT) du CSE. Objectif : mieux appréhender le rôle du CSE sur ces questions, outiller les représentants du personnel, définir les priorités d’action du CSE. Les représentants du personnel formulaient notamment une difficulté à développer les contacts avec les salariés et à recueillir leur attentes ou points de vue. Des permanences existaient mais ne rencontraient pas beaucoup de succès.
 

Première étape de l’accompagnement : partager au sein du CSE des repères sur les relations entre travail et santé, sur les outils d’analyse des situations de travail et sur le rôle de chacun (directrice et représentantes du personnel) dans l’analyse et le travail des sujets SSCT au sein de l’instance.

Deuxième étape, une mise en pratique des outils et méthodes à partir d’un sujet choisi en commun. Au commencement de cet accompagnement la structure vivait encore pleinement les effets directs et induits de la crise sanitaire, avec, notamment, de nombreuses absences de salariés. Pour faire face à ces absences, la structure était contrainte de réorganiser les interventions aux domiciles et de prioriser les interventions urgentes. Ces changements avaient des incidences sur les situations de travail à différents niveaux : des tensions dans les relations avec les usagers qui vivaient mal ces changements d’intervenantes, des tensions au sein des collectifs de travail liées à des charges de travail importantes, à des situations de travail dans l’urgence, aux changements fréquents de planning. Pour les représentants du personnel (RP) cette situation était génératrice de RPS et nécessitait une investigation du CSE. Le travail d’analyse mené par les RP auprès des salariés a permis de préciser les risques pour les différents personnel (intervenantes, coordinatrices, assistantes), les conditions d’exposition à ces risques (fréquence des changements de planning, degré de soutien de la structure face aux tensions avec les usagers, …), les mesures de prévention existantes et à maintenir ou renforcer, celles à améliorer ou à développer. Les outils et méthodes d’analyse ont appuyé le travail des RP et le partage de cette analyse en CSE. Directrice et RP ont expérimenté leur place et contribution respective pour faire de ce sujet un axe prioritaire du CSE et définir des actions concrètes. Les RP ont porté une analyse collective de la problématique, appuyée d’éléments concrets issus des retours des salariés. La directrice a validé des décisions en terme d’actions de prévention et porté leur mise en œuvre. En retour cela a permis aux RP de prendre la mesure de leur rôle et de se rapprocher des salariés.